Déficit commercial de la France : causes et conséquences
Le nombre a fait beaucoup parler ce vendredi 7 octobre 2022. Selon les douanes françaises, le solde du commerce extérieur français a connu un déficit de 15,5 milliards d’euros pour le seul mois d’août 2022. Pour l’année, le déficit se chiffre à 139 millards d’euros déjà, alors qu’il était de 85 milliards d’euros pour l’année 2021.
Au-delà des chiffres sans précédents, cet indicateur démontre l’état de notre économie. Novatlas Conseil revient sur les causes et les conséquences du déficit commercial de la France.
La première des causes est évidemment l’énergie. Si la France, depuis longtemps, importe des énergies fossiles affectant ainsi régulièrement son assiette commerciale, les importations de gaz et d’électricité à des prix exorbitants depuis le début de la guerre en Ukraine, ont accentué le phénomène. Ainsi, en août, la facture énergétique s’est élevée à hauteur de 11 milliards d’euros.
Par ailleurs, depuis de nombreuses années les politiques publiques ont choisi de soutenir la demande plutôt que l’offre. Au détriment de notre tissu industriel qui s’est effondré, les ménages ont consommé en masse tout en recherchant le prix le plus bas pour préserver leur pouvoir d’achat. Ce choix politique engendre ainsi des importations massives contribuant à alourdir le déficit commercial de la France.
Dans le même temps, alors que l’Organisation Mondiale du Commerce anticipe en 2023 une quasi-stagnation du commerce mondiale, les exportateurs français trouvent peu de débouchés. Selon l’administration des Douanes, les exportations françaises n’augmentent pas.
La France dépense donc plus à l’extérieur que ce qu’elle ne reçoit de ce dernier. Face à une récession économique, à une inflation incontrôlée par la Banque Centrale Européenne et à un endettement qui va atteindre 3 000 milliards d’euros très prochainement, l’automne sera lourd de menaces pour la France et l’Europe, comme l’INSEE l’a analysé dans sa dernière note de conjoncture. S’il s’avère que la France bénéficie encore d’effets résiduels de rattrapage post-crise sanitaire, notamment grâce aux secteurs des services et du tourisme, la situation se contractera d’ici la fin d’année.
Afin d’endiguer le déficit commercial français, les pouvoirs publics devraient davantage se concentrer sur l’offre. D’une part, il est impératif de poursuivre le développement des secteurs de pointe comme l’aéronautique, le luxe, les technologies, en préservant les avantages concurrentiels et savoir-faire français. D’autre part, l’agriculture et l’industrie, deux pans majeurs de notre économie et de notre souveraineté, doivent être réformées et pourront ainsi, de nouveau, être compétitives sur les marchés internationaux.